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Le parcours d'Albert Uriet : sous le signe de la culture populaire

La "grande aventure" des années de guerre

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C’est en 1915, alors qu’il est mobilisé au fort de Beauvais, qu’Albert Uriet fait la connaissance de Jean Paulhan. Passionnés de littérature et d’art, tous deux se lient d’une profonde amitié que renforce une complicité amoureuse. Ils se sont épris tous deux d’une Germaine. Autour de ce quatuor se construit un temps fusionnel : celui où Jean Paulhan et Albert Uriet se conçoivent en « frères ».

DR : fonds Paulhan (IMEC), 1916
En haut de l’escalier : Germaine Pascal (future épouse de Paulhan) et sa fille. Derrière : Mme Dauptain, mère de Germaine, qui tient une pension où réside Paulhan. Au bas de l’escalier, assis : Jean Paulhan et Albert Uriet. La petite fille au châle : Lalie. qui inspire à Paulhan et Uriet le personnage de l’album Lalie
 

couverture

Durant ses heures de repos, Albert Uriet parcourt la campagne, réalisant peintures et croquis (qu’il réinvestira plus tard dans les albums Mame).

Il travaille à un ensemble de 100 planches légendées de courts textes, le Voyage dans l’herbe, dont la rêverie naïvement bucolique enchante Paulhan (quelques planches paraîtront en 1922 dans le journal Les Petits bonshommes).

Uriet transmet aussi à Jean Paulhan ses souvenirs d’enfance et des observations recueillies lors de ses promenades, qui révèlent chez lui un don de « visionnaire ». Paulhan les réinvestit dans l’écriture de Lalie. qu’Uriet met en images. Cet album restera leur « grande aventure ».

Dessins réalisés pour l'album "Le Voyage dans l'herbe"

Cliquer sur l'image pour feuilleter l'album
 

Albert Uriet correspond aussi entre 1915 et 1917 avec Max Jacob, à qui il soumet des poèmes (fort appréciés) et un projet de « petit roman », qui n’aboutira pas, peut-être parce que Max Jacob ose quelques critiques, l’enjoignant à ne pas tomber dans le folklore et confiant à Paulhan « son amour de la campagne le pousse à la miniature » (Lettre du 14 février 1917).

En 1916, Uriet illustre trente exemplaires du Guerrier appliqué de Paulhan (Sansot, 1917). Puis en 1917, il conçoit des illustrations pour le Pont traversé, jamais publiées.

Deux vignettes aquarellées d’Albert Uriet pour le Guerrier appliqué de Jean Paulhan (1917) :

  • Guerrier 1

     

  • Guerrier 2

     

 

A partir de 1918, il participe à la revue Ariste, créée par le poète Ker Frank Houx, qu’anime un esprit « vieille France », et pour laquelle il fournit des bois gravés, dans un style très proche du celui du Voyage dans l’herbe.

Uriet est démobilisé en mars 1919 et rentre sur Paris.

 


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